lundi 7 janvier 2013

Cours #9 - Le developpement cognitif à l'âge préscolaire et scolaire (chez l'enfant de 2 à 12 ans)


//Cours correspondant aux pages 199 à 227 du manuel

L'âge préscolaire (2 à 6 ans) - Le stade préopératoire

Le stade préopératoire est celui qui s'échelonne de 2 à 7 ans selon Piaget. Ce stade dépasse les compétence de l'intelligence sensorimotrice et est notamment caractérisé par le développement de la représentation symbolique et de la pensée intuitive.

Les gains du stade préopératoire

-La représentation symbolique
-La représentation symbolique à travers le langage
-La représentation symbolique à travers l'imitation différée
-La représentation symbolique à travers le jeu symbolique

La période préopératoire se caractérise principalement par l'acquisition de la représentation symbolique. Piaget définit cette notion comme la capacité de se représenté intérieurement des événements, des personnes ou des objets absents, non perçus ou invisibles, à l'aide de symbole (images, mots...). Peut à peut, cette nouvelle habileté se complexifie et l'enfant arrive à manipuler mentalement ces symboles. La représentation symbolique se manifeste dans le langage, l'imitation différée ainsi que le jeu symbolique.

-La représentation symbolique à travers le langage

Le mot constitue un symbole, probablement le plus important dans le développement de la pensée et du raisonnement. Le langage se développe peu à peu, car l'enfant saisit les liens entre l'objet et le mot symbole, entre une personne et son nom, entre une action et son appellation. 

-La représentation symbolique à travers l'imitation différée

Grâce à la représentation symbolique, l'enfant devient capable d'imitation différée, c'est-à-dire qu'il peut reproduire un événement réel déjà vécu, en l'absence du modèle. Il utilise le téléphone-jouet pour "parler" à sa grand-mère; il prend le journal et imite papa en train de lire; il agite ses bras levés pour 

-La représentation symbolique à travers le jeu symbolique 

L'enfant ne se contente pas de reproduire des actions qu'il a vu faire auparavant. Grâce à la représentation symbolique, l'enfant peut également se créer des jeux symbolique comportant l'utilisation de symbole et ainsi assigner à un objet la fonction d'un autre objet : le manche à balai devient l'épée du chevalier, la boîte de carton devient une petite maison ou la voiture de course. Il se représente, à travers le jeu symbolique un "monde féerique" où la chaise devient le cheval lui permettant de se lancer à la rescousse de la princesse prisonnière.

Les limites du stade préopératoire

-La pensée intuitive
-La centration
-Le raisonnement transductif
-L'égocentrisme intellectuel
-La non-conservation

L'enfant entre 2 et 7 a tendance à affirmer, mais ne démontre jamais. La pensée intuitive est une forme de connaissance immédiate d'un fait ou d'une relation qui ne découle pas d'un raisonnement.

La centration est la tendance à axer son analyse sur un seul aspect pertinent d'une situation en excluant tous les autres aspects. Ainsi, s'il rencontre un enfant de 4 ans et un autre de 5 ans et que le premier est plus grand que l'autre, il en conclura, sans savoir leur âge, que l'enfant "plus grand" est nécessairement "plus vieux". Si on lui coupe les cheveux court, une petite fille pourra croire qu'elle est devenu un garçon; un garçon avec des barrettes dans les cheveux croira qu'il est devenu une fille!

Le raisonnement transductif est l'établissement d'un lien de causalité (logique ou non) entre deux situation. Par exemple, les enfants d'âge préscolaire connaissent les règles concernant le déroulement de nombreux événements, dont les anniversaires. En soufflant une bougie, la grande soeur a enfreint la règle qui exige que ce soit la personne fêtée qui souffle elle-même les bougies. Il faut vite la rallumer pour éviter un éclat de colère propre à gâcher la fête. L'enfant applique un raisonnement transductif, établissant un lien inéluctable entre le fait de célébrer son anniversaire et le fait de souffler les chandelles.

L'égocentrisme intellectuel, c'est-à-dire la tendance à considérer le monde et les autres en fonction de son propre point de vue, limite les aptitudes cognitives des jeunes enfants. Il est incapable de prendre conscience de la façon de voir des autres : il croit en effet que tout le monde pense comme lui. L'enfant pourra affirmer que son père est un papa, mais pas un fils, ni un frère, ni un oncle, car il ne peut concevoir les membres de la famille que dans le rôle qu'ils jouent pour lui. Encore, dans le jeu de cache-cache, l'enfant se dissimule en ne couvrant que sa tête. Il pense que s'il lui est impossible de voir les autres, alors les autres ne peuvent pas le voir!
 
Voir les vidéo ci-contre concernant :

L'imaginaire chez les 6 ans : Vidéo 415

Limites :
L'égocentrisme intellectuel : Vidéo 234
La non-conservation : Vidéo 235

L'âge scolaire (6 à 12 ans) - Le stade des opérations concrètes 

Le stade des opérations concrètes est la troisième période du développement cognitif (6-12 ans), selon Piaget et est caractérisé par la capacité d'accomplir des opérations mentales de façon logique pour résoudre des problèmes concrets. Piaget a compris que la pensée de l'enfant d'âge scolaire devient graduellement plus logique et moins égocentrique, et que l'enfant comprend de façon plus concrète.

Toutefois,  cette intelligence reste dépendante du fait que les éléments sur lesquels porte la réflexion soient perceptibles.  Les enfants aptes aux opération concrètes sont habituellement incapable de parvenir à un raisonnement adéquat lorsqu'ils cessent de manipuler les objets et sont invités à raisonner par simples propositions verbales.


Les gains du stade des opérations concrètes : 

-Réversibilité
-Conservation (dépasse la limite de la non-conservation du stade préopératoire)
-Décentration (dépasse la limite de la centration du stade préopératoire)
-Classification
-Logique (dépasse la limite de la pensée intuitive du stade préopératoire)

En quoi avons-nous affaire à une logique durant la période des opération concrète ? En fait, pour la première fois, nous sommes en présence d'opération et ces opérations peuvent être inversées - comme l'addition qui est la même opération que la soustraction, mais en sens inverse. C'est ce que Piaget appelle la réversibilité

Et c'est justement la maîtrise de la réversibilité qui va rendre possible l'acquisition de la notion de conservation. Selon Piaget, la période opératoire concrète marque un tournant décisif par l'apparition des opérations réversibles, avec notamment l'acquisition de la conservation des équivalences quatitatives, des longueur, des surfaces (7 ans), des substance solides, liquides (7-8 ans); du poids, des verticales et des horizontales (8-9 ans); puis plus tard du volume déplace (11-12 ans). L'enfant peut maintenant comprendre qu'un objet demeure le même en dépit de changements dans son apparence. 

Par exemple, il réalise que le fait de transvaser un liquide d'un récipient à un autre de taille différente ne modifie pas la quantité de liquide, puisqu'on n'y a rien ajouté ou enlevé. Il parvient aussi à comprendre que la boulette de pâte à modeler que l'on vient d'aplatir sous ses yeux contient autant de pâte à modeler que celle qui n'a pas été aplatie. Il pourra même expliquer son point de vue à l'aide d'arguments logiques.

À bien des égards, la compréhension du principe de conservation favorise la précision et l'objectivité du raisonnement, car elle permet à l'enfant de considérer tous les aspects importants d'un objet ou d'un événement. C'est ce qu'on appelle la décentration. L'enfant commence donc à mieux comprendre les nombreuses transformations des éléments qui l'entoure.

La classification quand à elle est le concept selon lequel les objets peuvent être répartis dans des catégories ou classes, selon des critères rigoureusement appliqués. Par exemple, un enfant, réunira ses parents, ses frères et sœurs dans un groupe appelé famille. Les personnes, les animaux, les aliments et les jouets sont d'autres classes courantes. À l'âge préscolaire, l'enfant peut lui aussi, comprendre le concept de classe : chaque classe inclut certains éléments et en exclut d'autres. Par contre, il ne saisit pas les relations complexes entre les catégories générale et spécifiques. Par exemple, Louis, 3 ans, n'admet pas que sa grand-mère soit professeur, alors qu'elle est une grand-mère ! Ce qui est nouveau à l'âge scolaire, c'est que chaque éléments s'inscrit dans une hiérarchie. La catégorie aliments, par exemple, englobe les sous-catégories viandes, céréales, fruits, etc. Le concept de classification hiérarchique est relié à un autre, plus complexe, celui d'inclusion des classes, selon lequel un objet ou une personne peut appartenir à plus d'une classe. -Berger p.217-218

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire