Une erreur que j'ai souvent faite est celle de croire dur comme le fer qu'il fallait tout savoir au travail comme dans la vie. Ainsi, j'avais ce genre de cognition en tête : "Je suis un adulte, donc je devrais être mature et savoir me débrouiller dans la vie et être cultivé, tout savoir". Ou encore au travail : "J'ai eu une formation d'animateur 3D, je devrais donc être en mesure de réaliser seul les tâche qui m'incombent, sans demander d'aide".
Avec ce genre de pensées, il n'est pas surprenant que de ne pas savoir quelque chose était pour moi un signe de faiblesse et que demander quelque chose à quelqu'un ou encore d'admettre que je ne savais pas me mettant en situation d'infériorité par rapport aux autres : Je suis un adulte, je devrais donc être capable de me débrouiller seul. Tout ce passait comme si, magiquement, lorsque l'ont passe nos 18 ans, le droit de poser des questions et de ne pas savoir s'envolait avec notre majorité qui arrive.
Lorsque j'étais à l'école (au cegep) au début de la vingtaine, j'étais déjà un adulte depuis quelques temps. Or, le contexte de formation dans lequel je me trouvais sous-entendait que j'avais le droit de poser des question puisque j'étais en phase d'apprentissage et aux études.
Après mes études en science-humaine, je suis aller travailler durant près d'un an dans une épicerie au comptoir de la viande. Je n'avais pas reçu de formation préalable à cet emploi, recevant ma formation sur mon lieux de travail, il était pour moi assez normal de poser des questions et de ne pas savoir.
C'est un peu plus tard en fait, lorsque je suis retourné aux études en Animation 3D qui m'ont amené à décrocher un emploi dans une entreprise de jeux vidéo bien en vue à Montreal, que ma peur de ne pas savoir à débuter dans mon lieux de travail. Il faut dire que le contexte dans lequel j'ai été placé était stressant en lui-même.
Seul junor, j'ai été assigné sur une équipe composé de séniors de plusieurs années d'expériences et cette fois-ci, j'avais reçu une formation préalable d'un an en animation 3D contrairement à mon emploi dans une épicerie. Bien que je posait des questions de temps à autre, je n'en posait certainement pas assez et j'allais voir seulement ceux que je connaissais le plus (mon Lead d'animation notamment). Souvent, il m'arrivait que l'ont m'explique quelque chose et que je donne l’impression d'avoir compris alors que je n'en avais saisit qu'une parcelle. Comme si le fait de poser des questions ou de se faire expliquer quelque chose était pour moi un signe de faiblesse : "J'ai eu une formation, je devrais donc être en mesure de réaliser des animations par moi même, sans l'aide de personne" ; "Cela parait mal si l'ont m'explique quelque chose et que je ne comprend pas la première fois, j'ai l'air idiot".
Avec le temps par contre, et puisque je lisais beaucoup de texte sur l'animation, j'ai compris qu'il vallait mieux obtenir périodiquement un regard extérieur sur mes animations afin de vérifier que celles-ci correspondent bien à la vision créative désirée. En d'autres mots, j'ai compris qu'obtenir des critiques me permettait de sauver beaucoup de temps et de créer de meilleure animations! Puisque passer plusieurs heures sur une animation et se faire dire qu'elle ne "fit" pas dans le style désiré n'est qu'une perte de temps.
Alors que les mois s'écoulaient, j'ai demandés de plus en plus de critiques aux autres animateurs et j'ai aussi compris qu'une critique de mes animations n'égalait pas une critique de ma personne ou de mes qualités d'animateur. Puisque tout ce que l'ont critique c'est mon animation et que demander un point de vue extérieur peut m'amener à améliorer celle-ci. Et croyez-moi, savoir prendre la critique est une qualité essentiel d'un animateur (et de tout artiste je dirais)!
"It’s important to know that getting feedback is about improving a shot, and not judging the animators skills." -Carlos Buena
Après un certains temps, j'allais donc voir quelques animateurs afin d'obtenir du feedback sur mes animations. Et bien que cela m'a pris du temps, j'en suis arrivé à ne plus faire semblant de comprendre lorsque quelqu'un m'expliquait quelque chose. Il aura fallut que quelques personnes me le fasse remarquer avec des phrases telles que : "Parfois tu dis avoir compris, mais lorsque tu retourne t'assoir, il semble que ce ne soit pas le cas, ne soit pas gêné de le dire si tu ne comprend pas la première fois".
À ce sujet, j'utilise deux trucs dans ce genre de situations : Soit je dis simplement que je n'ai pas compris tel ou tel point et je redemande des explications à ce sujet et si je crois en avoir saisit l'essentiel je peux aussi résumé dans mes propre mots ce qui vient de m'être expliquer afin de voir si j'ai bien compris.
Ce que j'ai expliqué ci-haut, soit aller chercher la critique et admettre que je ne comprenais pas toujours cetaines explication m'a pris près d'un an à mettre en pratique. Cependant, pour ce qui s'agit d'aller demander des explications techniques à l'extérieur du cercle rentrais de mes collègues animateurs, cela a été encore plus long!
Après avoir passé près d'un an sur le même projet avec les même personnes, il y a eu un rampdown sur mon ancien projet (diminution des effectifs). J'ai alors été muté vers un autre projet pour la première fois, alors que certains de mes amis avaient changé de projet quelques fois depuis leur embauche.
Ce changement constituait pour moi une belle opportunité de "repartir à zéro". Puisque j'avais l'impression (probablement fondé, mais pas irréversible) que l'on me voyait comme quelqu'un de peu capable d'aller vers les autres corps de métier afin d'y cueillir de l'information où de l'aide. Alors que sur mon nouveau projet, puisque les autres n'avaient pas encore un opinion faite de moi, je pouvais essayer de nouveaux comportements plus facilement (poser plus de questions et ne pas hésiter à demander de l'aide au niveaux techniques et artistique notamment).
Remarquez, j'ai aussi eu de la difficulté au départ sur mon projet, puisque j'avais tendance à aller cueillir de l'aide vers les même personnes (ceux que je connaissais le plus, comme mon Lead ou un collège de travail de longue date). Alors que par la suite, j'ai commencé à aller voir un autre animateur par exemple, dont j'ai découvert le grand talent artistique et ses critiques toujours pertinentes.
Voici quelques conseils, demandé ou prodigué que j’essaie d'appliquer au travail.
Finalement, admettre que l'on ne peut tout connaître est un signe d'humilité et de maturité plutôt que de faiblesse... Ainsi, il est important changer ses pensées de "je suis adulte et je devrais tout savoir" par "je suis un être humain et il est normal que je ne sache pas tout". Après avoir admis qu'il normal de ne pas tout savoir, il suffit de reconnaitre que vous êtes en phase d'apprentissage, d'accepter votre niveau de compétence actuel et si vous voulez vraiment en apprendre plus sur un sujet de travailler pour s'améliorer petit à petit au lieu de se taper dessus avec des phrases du type "je ne suis pas bon".
En terminant, voici un petit piège à éviter... Lorsque vous êtes dans une conversation, ne faites pas semblant de connaître un sujet si ce n'est pas le cas (comme de s'y connaitre en bière si vous n'en buvez jamais), poser plutôt des questions si le sujet vous intéresse.
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