mardi 18 septembre 2012

L'affirmation de soi : Une habileté sociale parmi d'autre

De temps à autre, j'aime bien me renseigner sur un sujet précis en allant chercher des infos par-ci par-là. Un peu comme les recherches que l'on fessait au Cégep sauf que là, c'est moi qui choisit le sujet, hihi. Ces derniers jours j'ai donc ouvert quelques-uns de mes livres de psycho-pop afin de lire un peu sur que l'on appelle l'affirmation de soi qui est une habileté sociale (ou compétence sociale) souvent utilisé en TCC (thérapie cognitive et comportementale). 

En fait, l'affirmation de soi fait partie d'un concept plus large qui est celui de l'entrainement aux habiletés sociales.

On regroupe sous le nom d'habileté sociales [aussi appelé compétence sociale par Christophe André] l'ensemble des comportements composant les interactions sociales d'un individu. Il s'agit donc d'un concept plus large que celui de l'affirmation de soi, qui en fait partie. p.270

Les habiletés sociales ont trait aux communications non verbales (lors d'une discussion, regarde-t-on son interlocuteur dans les yeux, parle-t-on d'une voix audible, etc. ?), mais aussi bien sûr verbales (exprime-t-on clairement et directement ce qu'on souhaite, respecte-t-on son interlocuteur en tenant compte de ce que souhaite celui-ci etc. ?). p.235

L'entrainement aux habiletés sociales vise l'amélioration des habiletés relationnelles, grâce à l'utilisation de technique comportementales et cognitives tel que la restructuration cognitive, le jeu de rôle, les travaux prescrit à domicile ou  l'apprentissage par imitation, les renforcements, etc. On recourt à ces différents moyens d'intervention pour que le patient améliore son comportement dans des situations telles que les rencontres familiales ou amicales, les loisirs en groupe, la recherche d'emploi, les relations amoureuses, la gestion des médicaments et l'hygiène personnelle. p.271

Les habiletés sociales sont en grande partie acquis en fonction des modes éducatifs, des modèles parentaux et de diverses circonstances de vie. De ce fait, on peut dire que certaines personnes les ont mieux appris que d'autres. Heureusement, il reste toujours possible de les réapprendre, de les perfectionner, même tardivement. Contrairement à une idée largement répandue, rien à cet égard n'est donné une fois pour toutes. p.236

Par exemple, au sujet de la séduction, lorsque l'intuition ne suffit pas, il est tout à fait possible d'améliorer ses habiletés sociales dans se domaine en faisant quelques lectures !


Le comportement affirmatif et ses amis le passif, l'agressif et le manipulateur :

Un des modèle les plus utilisé en matière de développement d'habileté sociale est celui de l'affirmation de soi. En situation sociale, il existe quatre principaux type de comportements relationnels. Les trois premier sont le comportement passif (ou soumis, inhibé), agressif et manipulateur. Chacun d'eux comporte des avantages, mais surtout beaucoup d'inconvénient. Le quatrième est le comportement affirmatif qui est adapté à un très large éventail de situations. 

L'affirmation de soi, c'est quoi ?

L'affirmation de soi est aujourd'hui une technique d’entrainement aux compétences sociales qui est très répandue et a d'ailleurs largement débordé le champ des psychothérapie pour gagner celui de la formation continue en entreprise et en matière de développement personnel. 

Être capable de s'affirmer, c'est pouvoir exprimer ce que l'on pense, souhaite ou ressent de la manière la plus claire et directe possible, tout en tenant compte de ce que l'autre pense, souhaite, ressent, et avec le plu bas niveau d'anxiété possible. p.237

En somme, les trois aspects essentiels dont il faut tenir compte pour réussir à s'affirmer sont les suivant : 
  • Tenir compte de ses émotions, de ses désirs, de ses opinions et de ses droits. 
  • Leur mise en perspective en tenant compte de ceux des autres
  • La capacité de les communiquer de façon adéquate (c'est-à-dire de façon non passive, agressive ou manipulatrice !) p.294
Pour mieux comprendre en quoi consiste le comportement affirmatif, comparons-le au comportement passif, agressif et manipulateur. Soulignons ici qu'il s'agit bien de comportement et non de "personnalités". Cela signifie que nous pouvons être affirmatifs dans certaines situations et passif, agressif ou manipulateurs dans d'autres situations. Par exemple, nous pouvons être affirmatif lorsque l'on désire emprunter un objet, agressif si quelqu'un nous dérange, passif si elle nous critique ou manipulateur quand nous voulons lui emprunter de l'argent !

Le comportement passif : 

Le comportement passif se caractérise par le fait que l'individu ne respecte pas ses propre besoins, droits et sentiments. Il les oublie ou ne leur accorde pas d'importance par rapport à ceux de l'autre. Il permet à l'autre de choisir à sa place. Il accepte tout des autres sans rien demander pour lui-même. Par ses réactions, il montre qu'il a tord et que l'autre a raison. L'individu passe dit à l'autre : "Excuse-moi d'être-là! Fait comme si je n'y était pas. Ne t'occupe pas de moi je ne suis pas important."

Évidemment, un tel comportement permet difficilement de prendre des initiatives, de réaliser ce que nous voulons et d'atteindre des buts personnels. C'est donc un comportement inefficace. La personne qui a un comportement passif laisse les autres décider ce qu'elle fera. De plus, elle croit que sa passivité sera plus appréciée par les autres ou aura des conséquences plus agréables qu'un comportement affirmatif. p.75-76

Des avantages ? Peu couteux en énergie, bien toléré par l'entourage
Des inconvénient ? Frustrant, peu efficace pour atteindre ses objectifs p.237

Le comportement agressif :

Contrairement à la personne passive, qui oublie ses droits et ses besoins, l'individu agressif ne voit pas ceux des autres. Il refuse aux autres le droit de satisfaire leurs besoins, un peu comme la manipulateur, mais contrairement au manipulateur, il communique très clairement et directement ses propre besoins et sentiments. Cependant, comme il ne tient pas toujours compte de ceux des autres.

Il est important de faire la différence entre un comportement agressif et un comportement affirmatif. Les gens qui ne s'affirment pas confondent très souvent l'affirmation de soi et l'agressivité, surtout quand il s'agit de défendre ses droits, d'exprimer son désaccord et sa colère.

 Le comportement agressif est celui qui utilise coercition, c'est-à-dire la menace ou la punition pour obtenir l'accord de quelqu'un. Il rejette, ridiculise et rabaisse l'autre. Il accroît ainsi les chances de contre-attaque, crée de la colère et de l'hostilité et diminue la possibilité d'entente entre les personnes. L'expression non verbale est menaçante et crée de la peur.

Dans le comportement affirmatif, il peut y avoir l'expression de la colère, mais d'une façon non accusatrice. Dire à quelqu'un "Je suis très fâché que tu n'aies pas tenu ta promesse" ne le rejette pas, ne le rabaisse pas et ne l'accuse pas, comme se serait le cas si l'on disait "Tu est un menteur". p.80-82

Des avantages ? Relativement efficace
Des inconvénients ? Conflictuel, stressant p.237

Le comportement manipulateur : 

Il est normal d'essayer d'obtenir les bonnes grâces de quelqu'un dans une situation où nous pouvons en profiter. Par exemple, dans une entrevue de sélection pour un emploi, une personne essaiera se saisir ce qui plait le plus à l'évaluateur afin d'obtenir l'emploi. Chacun de nous a expérimenté cette forme de séduction plus ou moins habile et subtile pour obtenir une permission de ses parents, pour emprunter quelque chose ou pour demander un service à quelqu'un. Cependant, certaines personnes sont passées maîtres dans cet art que l'on appelle "manipulation". En voici un exemple : 

Louise : Bonjour, Lise. Comment ça va ?
Lise : Ça va bien, surtout le samedi matin je peux me détendre un peu. 
Louise : Es-tu très occupé aujourd'hui ?
Lise : Non, pas trop.
Louise : Ça tombe bien. Je vais faire des emplettes au centre commercial tout près de chez toi. Je pourrais te laisser ma petite en passant, puisque tu n'est pas occupée (utilise les informations pour satisfaire ses besoins.).
Lise : Tu sais, j'ai quand même des choses à faire. (Elle n'ose pas dire "non" clairement.)
Louise : Oh ! Elle ne te dérangera pas. Je l'ai bien avertie. Elle aimerais tellement te voir. 
Lise : Je sais qu'elle aime beaucoup venir chez moi, mais aujourd'hui je n'aurai pas beaucoup de temps pour être avec elle. 
Louise : Ça ne fait rien. (Elle ne tient pas compte des besoins de sa fille et de sa soeur.). Je dois absolument finir mes emplettes aujourd'hui. Tu ne voudrais pas que je n'ai pas le temps d'acheter ton cadeau d'anniversaire. (Menaces). Je te connais, tu es tellement serviable, tu ne peux pas me placer dans une situation pareille (Flatteries.)
Lise : Bon d'accord. 

Une personne qui a un comportement manipulateur déguise facilement ses besoins en beaux principes qu'elle obligent les autres à suivre : tu dois être serviable, tu dois travailler plus, tu dois économiser plus... Mais en fait, sous ces beaux principes elle ne cherche : que les autres satisfassent ses besoins. 

Un tel comportement est souvent efficace pour atteindre un but, si ce but est habilement camouflé et si les autres sont passifs et ne rendent pas compte de la manipulation. Mais il en résulte facilement un sentiment de malaise chez les autres qui se rendent compte qu'ils n'ont pas été respectés.p.78-79


Pour finir en beauté, un exemple d'entrainement à l'affirmation de soi lors d'une psychothérapie.

**Vous trouverez aussi un autre exemple d'entrainement à l'affirmation de soi (malheureusement trop long pour être recopier ici !) dans le livre de Christophe André, La peur des autres à la page 238 à 244.

Madame Latendresse est une personne entièrement dévouée qui ne refuse jamais un service à qui que ce soit. Dire "non" ne fait pas partie de son vocabulaire, car elle a toujours peur de déplaire. Elle offre constamment son aide aux personnes de son entourage et se précipite au devant de leurs demandes. Elle passe ses soirées au téléphone avec ses amies qui l'appellent pour se confier ou lui demander conseil. Sa vie est entièrement consacrée à autrui. 

Depuis quelques temps, madame Latendresse est souvent anxieuse et triste; elle a de la difficulté à dormir, elle manque d’entrain et elle se sent épuisée. Elle trouve que les gens abusent d’elle; elle a souvent envie de les envoyer promener, mais elle ne le fait pas par crainte d'être mal jugée. Aujourd'hui, elle consulte une psychologue pour comprendre d'où viennent ses symptômes et pour qu'on l'aide à s'en débarrasser. 

Sa thérapeute tente d'abord de connaitre les raisons pour lesquelles elle commence à être déprimée. Elle constate rapidement que la disponibilité et le dévouement excessifs de sa patiente sont à l'origine de ses problèmes. Madame Latendresse lui explique qu'elle a été élevée par des parents sévères et exigeants qu'elle craignait beaucoup, qu'elle n’osait rien leur refuser de peur d'être rejetée et qu'elle se précipitait au-devant de leur désirs. Son attitude lui valait beaucoup d'estime et d'éloges de la part non seulement de ses parents, mais aussi de tout l'entourage. Il en résultait une situation exigeante bien sûr, mais également gratifiante, ce qui explique quelle a continué de se comporter de la même façon jusqu'à l'âge adulte. 

Sa thérapeute détermine rapidement que son problème découle, en bonne partie d'un manque d'affirmation provoqué par son éducation, le problème qui s'est accentué avec le temps, au point de causer son épuisement actuel (reconnaitre la présence d'une problème d'affirmation et en explorer les causes). Elle lui enseigne alors les principes de base de l'affirmation de soi en lui expliquant ce qu'est un comportement affirmation et ce qui le distingue des comportements soumis, agressif et manipulateur (enseigner ce qu'est l'affirmation de soi). Elle attire son attention sur les avantages à court terme d'une attitude soumise, mais aussi sur les inconvénients à moyen et long terme. Elle l'amène à prendre conscience de ses droits et lui démontre l'importance de les exercer tout en respectant ceux d'autrui. Elle l'aide à reconnaitre et à modifier ses émotions et ses pensées lorsque vient le temps de s’affirmer. Une fois cette étape franchie, madame Latendresse dresse, avec sa thérapeute, la liste des situations où elle a de la difficulté à s'affirmer, Parmi celles-ci, il y a les demandes excessives de sa mère, qui profite outrageusement de la situation et la culpabilise à la moindre tentative de refus; l’attitude de sa meilleure amie, que l’accapare à n'en plus finir avec ses problèmes de couple et les exigence de son employeur, qui profite d'elle en la sollicitant exagérément pour qu'elle fasse de nouvelles tâches. elle donne à sa liste la forme d'une hiérarchie en commençant par la situation la plus facile à modifier et en terminant par la plus difficile (dresser la liste des situation où la personne a de la difficulté à s’affirmer).

Malade Latendresse se prépare ensuite à passer à l'action. Elle choisit, en premier lieu, sa difficulté à écourter les interminables confidences de sa meilleure amie, pensant que cette dernière serait celle qui comprendrait le mieux ses tentatives d'affirmation de soi et qui y collaborerait. Avec sa thérapeute, elle prépare la façon d'expliquer à son amie qu'elle n'a pas toujours le temps de l'écouter. Elle revoit ses arguments en tenant compte des réactions de l'amie. elle évalue les risque liés à son comportent affirmatif, elle décrit pensées et les peurs que cette situation suscite et elle explore d'autres options au cas ou sa première tentative ne serait pas immédiatement fructueuse. La thérapeute utilise le jeu de rôle et les fiches thérapeutiques pour préparer sa patiente à entreprendre sa démarche (se préparer à l'action). Lorsqu’elle se sent prête, madame Latendresse passe à l'action avec son amie. À la rencontre suivante, elle raconte ce qui s'est passé à sa thérapeute, qui l'encourage en mettant en lumière les aspects positifs de sa tentative tout en l'aidant à corriger les aspects négatifs. Madame Latendresse continue aussi longtemps que la situation n'est pas suffisamment maîtrisée (passer à l'action et évaluer les résultats)

Lorsque cette première situation est sous contrôle, madame Latendresse passe à la situation suivante. Elle continue de la sorte jusqu'à ce qu'elle réussisse, la plupart du temps, à mieux s’affirmer Graduellement, son anxiété diminue et sa qualité de vie s’améliore Elle constate que ses relations avec les personnes de son entourage deviennent plus satisfaisantes, et ce, sans qu'elle perde leur respect ou leur affection. p.269-270


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