lundi 10 septembre 2012

Lutter contre ses complexes selon Christophe André : Résumé du chapitre 13

Dans son livre "imparfait libre et heureux: pratiques de l'estime de soi", Christophe André consacre un chapitre aux complexes (physique, psychique), qui sont une source de souffrance parfois importante pour de nombreuses personnes (hommes et femmes). Voici un petit résumé du chapitre 13.  Prenez note que j'ai réorganisé quelque peu le texte de Christophe André afin d'y intégré d'autres informations butinées çà et là.

***

 Un complexe c’est un doute qui se transforme en douleur p.141

Il est normal de douter de soi et de ne pas être totalement satisfait(e) de l’ensemble de ses caractéristiques. Mais le complexe dépasse largement le stade de l’insatisfaction occasionnelle. C’est la focalisation douloureuse et obsédante, constante ou très fréquente, de l’ensemble de ses pensées sur une partie de son corps, jugée disgracieuse, ou une dimension de sa personnalité, jugée insuffisante ou inadéquate, et qui va perturber notre bien être moral et notre comportement social. p.141

On peut complexer sur tout !

Sur ses caractéristiques physique :

Les complexes sont si fréquent et si variés […] On peut se focaliser sur ce qui ne va pas (selon nous) dans son apparence physique : il y a les complexes du « trop de » (graisse, poil), ceux du « pas assez de » (cheveux, taille, muscles), ceux encore du « pas comme il faudrait » (peau, nez, sein) ceux enfin du « je-ne-sais-quoi-exactement-mais-ça-ne-va-pas » (grâce, démarche), etc. Globalement, l’insatisfaction liée au corps est un très important facteur de déstabilisation de l’estime de soi. p.142

À ce sujet, Julie Pelletier, une sexologue bien en vue au Québec, parle des complexes physique les plus courant chez les hommes et les femmes dans une de ses chroniques au Journal de Montréal.

Chez les femmes : 

Il est souvent difficile pour les femmes de se sentir parfaitement à l’aise dans leur corps lorsqu’elles font face aux publicités qui affichent constamment des modèles de minceur, de perfection de silhouette et de rayonnement de bonheur. [...] Il ne faut pas se surprendre lorsqu’on sait que les principaux complexes chez les femmes concernent essentiellement, mais pas uniquement, leur apparence, en voici le top 4 :
  • Avoir de trop grosses fesses : nombre de femmes qualifient leur postérieur comme étant trop gros pour être sexy ;
  • Avoir des seins trop petits (ou trop tombants) : la grosseur de la poitrine est sans doute le sujet de discussion – même de discussion interne ! – le plus prisé chez les femmes ;
  • Le poids et les bourrelets : évidemment jamais adéquat – toujours en lutte avec le pèse-personne et à courtiser les soi-disant meilleurs régimes alimentaires ;

Chez les hommes :

Il serait facile et tellement faux de croire que les hommes n’ont pas de complexes sexuels. Certes, ils sont peut-être moins loquaces à ce sujet, mais il n’en demeure pas moins qu’ils en souffrent tout autant [...] De plus en plus exposés aux images publicitaires d’hommes en parfaite forme physique et déployant leurs atouts corporels dignes de la divinité grecque, nos hommes sont cruellement projetés dans un univers d’artifices.
  • Taille : taille du pénis certes (crainte qu’il ne soit pas suffisamment gros ou long, pas assez performant) mais aussi du corps en général – beaucoup d’hommes se trouvent trop petits et pas suffisamment musclés ;
  • La pilosité : soit trop, soit pas assez ;
  • Le ventre : de nombreux hommes considèrent que leur ventre rebondi n’est pas sexy ;
  • La calvitie naissante ou bien installée : beaucoup usent d’ailleurs d’astuces pour tenter de camoufler le tout. À ce sujet, j'ajouterais que même les princes (et de multiples vedettes) souffrent de calvitie !

Sur ses capacités psychique :

On peut aussi se focaliser sur les défauts supposés de ses caractéristiques psychiques : manque de culture, d’intelligence, de vivacité d’esprit (on ne trouve quoi répondre en moyenne que deux heures après le moment où cela aurait été utile), de charisme, etc. p.142

Concernant le fait d'être complexer par son manque (réel ou imaginaire) de culture. Isabelle Nazare-Aga y consacre quelques pages à ce sujet dans son livre "Approcher les autres est-ce si difficile ?"

[En fait] ce n'est pas le fort degré de culture qui nous rend appréciable aux yeux des autres. C'est notre simplicité à être avec eux, parmi eux, en phase avec eux [...] Rappelez-vous, un professeur d'école ou de fac érudit mais sans talent pour communiquer avec simplicité et sympathie n'est pas aimé. Cela dit, qu'est-ce qui nous empêche, en plus, de continuer à nous cultiver pour évoluer personnellement ? [Notez que l'on pourrait très bien remplacer le terme cultiver par apprendre ou s'intéresser...Car plus l'on s'intéresse, plus l'on devient une personne intéressante !]. p.104

[...] Vous ne connaissez rien à l'économie ? Aux réchauffement climatique ? À la psychologie ? Vous avez des solutions : Des quotidiens, des magazines mensuels généralistes ou spécialisés, des livres ! Des milliers de gens achètes même des journaux aux tendances politiques opposées pour mieux se faire une opinion. Aucun d'entre nous n'a la science infuse. Tout s'apprend. p.108

De mon côté, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai décidé au départ de créer ce blog. Je sentais que je n'y connaissait rien de rien (ce qui était vrai !) concernant la rencontre amoureuse notamment, ce qui me complexait grandement. Écrire sur mon blog est un passe-temps qui me plait bien. De plus, à force d'y écrire, j’apprends de nouvelles choses sur des sujets qui m'intéressent et je deviens une personne plus intéressante! Croyez-moi, la séduction et la rencontre amoureuse peut-être un sujet de discussion bien intéressant entre amis  :-)

Ou encore souffrir d'un complexe d'infériorité :

On peut enfin se concentré sur une intuition insidieuse et générale d’insuffisance : on souffre alors d’un complexe global d’infériorité, activé à propos de tout et de rien. C’est une sorte de de capacité universelle à complexer, hyper-réactive, qui peut se déclencher même lorsqu’on n’est pas en point de mire du regard ou du jugement d’autrui. Par exemple, simplement lorsqu’on se met à admirer les qualités de quelqu’un d’autre.

Arrive alors très vite des pensées négatives sur soi : On ne se contente pas d’admirer, mais on se compare défavorablement, et l’on se reproche de ne pas être à la hauteur dans la dimension comparée. Ces complexes d’infériorité sont moins spectaculaires que les complexes physiques, mais parfois plus pernicieux encore. Ils témoignent de la certitude, obscure et douloureuse d’une « insuffisance de soi ». p.142

Lors d’une thérapie de groupe par exemple, en observant les autres participants, la plupart d’entre eux sont convaincus d’être les moins doués du groupe. Ainsi, chacun d'eux, même ces autres qu'il admire, se sent inférieur aux autres... Alors, cela veut peut-être dire que ces sentiments d'infériorité sont aussi absurde qu'inutile. p.143

Complexes : Ce qu'il faut éviter

Selon Christophe André, tout ce qui va dans le sens du complexe est à combattre afin d'éviter qu'une attitude de soumission envers ceux-ci les aggrave. Car plus l'on obéi à notre complexe (ou moins l'on s'expose) plus l'on en aura peur. p.145

  • Obéir au complexe, c'est-à-dire renoncer à s'exposer aux regards ou aux jugements, en fuyant les occasions de révéler son supposé défaut : ne plus parler pour qu'on ne voie pas son manque de culture, ne plus se mettre en maillot de bain, etc.
  • Ou ne s'exposer qu'une fois le complexe "compensé" et sous contrôle [ce qui est en soit une forme d'évitement] : ne prendre la parole que sur des sujets que l'on a planché au préalable; ne sortir que maquillée. Porter des talonnettes ou une perruque.
  • Sacrifier sa liberté ou sa dignité pour se faire accepter : beaucoup de destins de souffre-douleur sont liés à des complexes leur faisant craindre d'être rejetés. Ces personnes sont alors prêtes à tout pour être acceptées, même à subir des brimades et des humiliations. C'est une des sources de nombreux comportements de dépendance ou de soumission, dans les domaines relationnels, sexuels, etc.

Complexes : Ce qui va les faire reculer, petit à petit

Christophe André nous rappelle qu'il n'existe pas une solution infaillible qui guérisse les complexes, mais tout en ensemble d'efforts qui mis bout à bout, vont peut à peut les faire reculer. p.146-147

  • Faire l'expérience de se confronter [de s'exposer] : C'est le meilleur moyen d'éroder peu à peu le complexe. En se mettant durablement en situation d'avoir honte, et en le faisant progressivement sans se faire de mal.
    • À ce sujet, j'ai écouter hier sur internet l'émission Belle Toute Nue sur la chaine française M6. L'histoire très touchante de Delphine est un bon exemple d'exposition graduelle à ses complexes (dans ce cas-ci, son ventre et ses rondeurs). L'animateur William Carnimolla (franchement génial !) expose Delphine à ses complexes de manière progressive. Et aussi, lui donne de bon conseils vestimentaires afin de camoufler ses rondeurs et de mettre en avant ses atouts (son visages, sa poitrine et ses jambes). Très touchant comme histoire, Delphine est presque tombé en amour avec William à la fin de l'épisode !
  • Observer les autres : voir comment des "défauts" semblables n'empêchent pas d'autres personnes de vivre librement. Essayer de voir comment ils vivent avec leurs défaut, et n'essaient pas à tout prix de les cacher. 
  • Parler avec les autres : Les complexes se nourrissent de la honte et de l'isolement. 
  • Élargir le regard sur soi : se voir comme une personne globale, élargir sa vision de soi, et ne pas se réduire à ses faiblesses, ses limites, ses défauts.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire