dimanche 14 octobre 2012

Les compétences sociales, ça peut s'apprendre aussi sur le tard

Une auteure reconnue !
Lorsque j'ai commencé à aller voir ma psy, j'étais plutôt septique quant à mes chances de devenir plus à l'aise socialement. Selon moi, les résultats n'étaient pas assurés puisqu'ils dépendaient aussi des autres et non seulement de ma persévérance. 

Voici ce que j'avais écrit dans mon journal intime au début de ma thérapie :
"Vaincre l'anxiété sociale ce n'est pas comme apprendre l'espagnol. Si j'étudie une heure par jour peut importe ce qui arrive je vais réussir à apprendre la langue. Mais pour la peur des autres, le problème c'est que ça ne dépend pas que de toi... Ça dépend aussi des autres. Il faut les autres pour t'améliorer donc les résultats ne sont pas assuré."
Bien sûr, il faut interagir avec les autres pour améliorer ses compétences sociales. Mais c'est aussi le cas lorsqu'il s'agit d'apprendre l'espagnol, le piano, les soins infirmiers et bien d'autres choses. Tous ces domaines demandent d'interagir avec les autres afin de s'améliorer. Il n'y a donc pas que le savoir, mais aussi le savoir-faire et le savoir-être. Je dois converser avec les autres afin de pratiquer mon espagnol de même que pour "upgrader" mes habiletés sociales. Somme toute, mon argument était plutôt foireux, c'est plutôt qu'à cette époque, j'étais persuader ne pas pouvoir m'améliorer!

Comme lorsqu'il s'agit d'apprendre l'espagnol, je peux lire des livres afin d'acquérir des connaissances concernant les relations avec autrui. Afin d'en apprendre plus sur le sujet et d'aller pratiquer (et m'amuser) avec les autres par la suite. 

Ainsi, comme le dit Christophe André dans son livre sur l'anxiété sociale :
"[Nos compétences sociales] sont en grande partie acquis en fonction des modes éducatifs, des modèles parentaux et de diverses circonstance de vie. De ce fait, on peut dire que certaines personnes les ont mieux appris que d'autres. Heureusement, il reste toujours possible de les réapprendre, de les perfectionner, même tardivement. Contrairement à une idée largement répandue, rien à cet égard n'est donné une fois pour toutes." p.236
Un classique écris en 1936

Voici l'exemple réel d'un ami X qui fait de la phobie sociale...
Mon ami a souvent de la difficulté à approcher les autres. Or, sa difficulté vient surtout du fait qu'il ne sait pas comment se présenter en présence d'inconnus. Ainsi, lorsqu'il rencontre Catherine, il lui demande son nom (sans se présenter lui-même) avec une voix basse et peu audible qui manque d'assurance. Il ne lui tend pas la main et ne se penche pas pour l'embrasser sur les joues. Cette approche peu chaleureuse a pour conséquence de mettre Catherine mal à l'aise. Mon ami X est quelqu'un de très intelligent et intéressant, mais il ne sait pas comment se présenter. 

Bien sûr, il n'y a rien de très sorcier et s'il se rendrait compte qu'il peut lui aussi, à force de pratique, être plus à l'aise avec les autres, peut-être prendrait-il plus d'assurance. Or comme le dit Christophe André, trop souvent, nous avons l'impression que le charisme et l'assurance des autres n'est que innée et non acquise. Mais s'il serait impossible d'apprendre à communiquer, il n'y aurait pas de cours de communications à l'université!

Pour se consoler, ceux qui ont appris le français ou l'espagnol adulte vont souvent être meilleurs à l'écris que ceux qui l'ont appris enfant. Puisqu'ils ont intellectualisé la grammaire et l'orthographe alors que les autres parlent et écrivent surtout par oreille. Je crois que ce doit être un peu la même chose avec les habiletés sociales. L'on a plus conscience de leur fonctionnement si c'est quelque chose qui n'est pas naturelle pour nous. Comme quoi, il y a aussi des avantages à apprendre sur le tard.

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