Dans son livre sur la communication aidante dans le domaine des soins infirmiers et des services sociaux, Pascale Reny consacre un chapitre à la « connaissance de soi ».
Ce chapitre est divisé en trois parties. Les deux première parties « se connaître soi-même » et « être maître de sois » traitent de façon populaire des thérapies cognitivo-comportementale appliqué à la maîtrise de ses pensées, de ses émotions et de ses comportement à l’aide par exemple, des distorsions cognitives. Ces parties sont intéressantes, mais j’aurais aimé que l’auteure insiste un peu plus sur l’importance de ces concepts. Puisque j’ai l’impression qu’un étudiant qui n’a jamais entendu parler des thérapies pensées-comportements ne va pas vraiment saisir leur importance – concernant la source de nos pensées et émotions dysfonctionnelles - et que ça va lui rentrer par une oreille avant de lui sortir par une autre!
Ceci dit, j’ai bien aimé la troisième partie du chapitre : « maintenir une bonne santé mentale ». Souvent lorsque l’on entre dans le bureau d’un médecin, il va nous parler de l’importance d’une bonne hygiène de vie. Pascale Reny en parle justement un peu dans son chapitre : « Nous savons tous qu’une saine hygiène de vie est bénéfique, mais bien peu réalisent à quel point le sommeil, l’exercice et l’alimentation peuvent influencer leur humeur [..] ». -Reny p.52
Or, ce que je trouve dommage, c’est que les médecins abordent plus rarement l’importance du maintien d’une bonne santé mentale et la façon d’y parvenir. Pascale Reny a divisée la section maintenir une bonne santé mentale en quatre points importants, soit : l’estime de soi, la gestion du stress, les relations interpersonnelles ainsi que la spiritualité.
L’estime de soi :
« Une faible estime de soi peut faire beaucoup de ravages notamment sur le plan professionnel. Dans le cas d’une infirmière, cela peut entraîner des difficultés à imposer des limites aux comportements abusifs d’un client ou d’une collègue, ou à s’affirmer en présence d’un autre professionnel. Cela peut aussi se traduire par de la gêne et de la maladresse lorsqu’il s’agit d’établir des liens de confiance avec ses clients. Lorsqu’une infirmière souffre d’une piètre estime d’elle-même, elle risque de ressentir des frustrations continuelles et de ne pas être reconnue par ses pairs. Elle est alors exposée à l’épuisement professionnel. »
« Afin d’améliorer votre estime personnelle, il est important que vous changiez votre discours intérieur. Dans cette optique, il vous faut creuser le concept de perfection. Les personnes qui se déprécient ont souvent tendance à avoir des exigences très élevées quant à leur performance et à ne pas s’accorder de droit à l’erreur. Cette tendance est d’autant plus néfaste que les erreurs sont en réalité des expériences qui nous permettent de nous améliorer. Lorsqu’un individu comment une erreur, il a avantage à focaliser son attention sur les apprentissages qu’il a faits plutôt qu’à se déprécier. » -Reny p.30
À ce sujet, je vous conseillerais les très bons livres de Christophe André sur l’estime de soi : Imparfaits, libres et heureux ainsi que L'estime de soi.
La gestion du stress :
« Il est indispensable de gérer son stress pour rester en bonne santé, tant sur le plan physique qu’au plan mental. En effet, tout stress prolongé est extrêmement toxique pour le corps. Il entraine un affaiblissement du système immunitaire qui rend plus sensible à la maladie et prédispose aux problèmes d’ordre mental. Il rend également vulnérable aux blessures ou aux accidents (un esprit préoccupé est moins vigilant). »
« Compte tenu de sa profession, l’infirmière doit être capable d’absorber un certain niveau de stress. […] Voici quelques stratégies pour y parvenir plus facilement. »
• La relaxation : Il existe plusieurs techniques de relaxation toutes aussi efficaces les unes que les autres. L’important est de trouver celle qui nous convient le mieux. À ce sujet, il existe un livre de Christophe André sur la méditation : Méditer, jour après jour
• L’importance de se faire plaisir : Le mode de vie nord-américain axé sur la performance peut devenir stressant. Il est donc crucial que vous accordiez du bon temps et preniez soin de vous. […] Savoir rire, regarder un bon film, faire de l’exercice, savourer un repas entre amis, faire une promenade, s’offrir une séance de magasinage, se prélasser dans un bon bain chaud… les moyens ne manquent pas.
• La perception des événements : La source sur stress n’est pas dans les événements, mais dans l’évaluation cognitive que nous en faisons. Plus nous percevons un événement comme une menace ou un facteur de perte potentielle, plus notre stress augmente, d’où l’intérêt de nous interroger sur nos appréhensions. Reny p.30-35
Les relations interpersonnelles :
« Établir de bonnes relations avec son entourage est un déterminant important de la bonne santé mentale. Vous avez donc intérêt à examiner la qualité de vos relations. Prenez-vous soin des gens que vous aimez? Vous investissez-vous dans vos relations? Avez-vous un bon réseau de soutien, des gens en qui vous avez confiance? Toutes les questions de cet ordre sont utiles, car vos relations interpersonnelles contribuent à votre équilibre mental […] » Reny p.35
La spiritualité :
« Le travail infirmier se déroule en général dans un environnement moralement exigeant. Côtoyer la douleur, la détresse et la maladie et la mort peut devenir épuisant. Toute cette souffrance finir parfois par sembler absurde, au point de donner l’impression que la vie n’a pas de sens. En développant votre spiritualité, vous vous dotez d’un outil qui vous prémunira contre la morosité […] Développer sa spiritualité peut ainsi aider l’infirmière à mieux définir le sens de la vie, de la souffrance, de la maladie et de la mort. Ses réflexions peuvent également contribuer à nourrir les pensées des malades. Cette démarche est très personnelle. Elle exige de la curiosité et un certain investissement […] » Reny p.36
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