Voici un petit texte que j'ai écris concernant les pensées anxiogène les plus fréquentes propre au trouble d'anxiété sociale. À droite j'ai aussi ajouté une colonne générale de restructuration cognitive concernant ce type de pensé. J'y suis vraiment allé par intuition sans lecture préalable. Puis me suis souvenu que Christophe André abordait ce sujet dans son livre sur l'anxiété sociale, La Peur Des Autres, j'en fait donc un petit résumé par la suite.
À ce sujet, voici un petit résumé du livre de Christophe André concernant la classification des pensées négatives (cognitions) qu'un anxieux social peut avoir.
Premièrement, ces pensées prennent trois directions :
1. Son propre comportement, les pensées sur soi-même ou la surévaluation de la visibilité des défauts présumés tels que : rougir, trembler, manquer de culture ou "je n'aurais pas dû dire ça durant cette soirée..."
2. Ce que peuvent en dire ses interlocuteur, les pensées sur ce que disent les autres ou la surévaluation de la négativité du jugement d'autrui. Ce dire : "elle doit penser que ce que j'ai dit était stupide durant cette soirée..." ou encore "elle doit me juger négativement parce que j'ai rougis, trembler..."
3. Ce que les autres risquent de faire, les pensées sur ce que vont faire les autres ou la surévaluation des conséquences négatives de cette situation ou action : "elle ne voudra plus me voir, elle ne me réinvitera plus à faire des soirée entre amis."
Enfin, les processus cognitifs d'un anxieux social peuvent aussi être classé de manière temporelle selon que les pensées surviennent avant, pendant ou après l'exposition à la situation stressante.
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Laurent 36 ans, conducteur de travaux public :
"C'est incroyable tout de même ce que je peux me compliquer la vie... Je n'arrête pas de me demander si ce que j'ai fait est bien, quelle impression les autres ont de moi, si je n'aurais pas dû dire les choses différemment, comment les gens vont réagir à mes faits et gestes... Ma femme me dit toujours qu'au lieu de m'occuper de toutes ces questions, je ferais bien de vivre un peu. Mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à changer ma façon de penser, de tout interpréter, de tout prévoir et tout ça négativement bien sûr..." p. 83
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Qu'est-ce qu'une cognition ? C'est tout simplement une pensée, une pensée automatique qui s'impose à la conscience d'un sujet, en rapport avec ce qu'il est en train de vivre. C'est en quelque sorte son discourt intérieur, la manière dont il se parle à lui-même. Par exemple, "je n'y arriveras jamais", "ils sont en train de remarquer mes mains qui tremblent", "elle doit me trouver bizarre", "je ne trouve rien d'intéressant à dire", "je vais bafouiller", "on ne me réinvitera pas", "j'ai été ridicule", "je n'aurais pas dû dire ça"... Les cognitions correspondent à une sorte de monologue intérieur de l'individu [...] p.85
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Peut-on classer les principales cognitions des anxieux sociaux ? En écoutant une personne raconter ses expériences, on s'aperçoit que ses pensées prennent trois direction : son propre comportement, ce que peuvent en dire ses interlocuteur et ce qu'ils risquent de faire... Inutile de préciser que ces cognitions revêtent chaque fois un caractère excessivement alarmiste. p.86
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Ces cognitions portent souvent sur trois familles de craintes : d'abord la surévaluation de la visibilité des symptômes (rougir, trembler, transpirer...) ou des défauts présumés (manque de culture, d'intérêt personnel...): "ils vont voir que..." ; ensuite, la surévaluation de la négativité du jugement d'autrui sur ces symptômes : "ils vont penser que"..."; enfin, la surévaluation des conséquences négatives de ces jugements sociaux : "ils vont me dire...", "ils vont me faire..." p. 246
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Les processus cognitif sont [aussi] perturbés de façon durable dans les trois dimensions temporelles possibles : avant, pendant et après l'exposition à la situation stressante. Comme nous le racontait une patiente, dont la promotion professionnelle venant de l'obliger à rencontrer de très nombreux clients : "Je passe d'une peur à l'autre sans discontinuer. J'ai peur avant, j'ai peur pendant, j'ai peur après... Avant, j'ai peur que ça se passe mal. Pendant j'ai peur qu'on remarque mon émotivité. Après, j'ai peur des conséquences de ma mauvaise prestation..." p.94
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Tout commence donc par une anticipation anxieuse. L'anticipation est le phénomène par lequel le sujet se prépare à affronter une situation. Les pathologies de l'anticipation sont à la source de nombreux problèmes psychopathologiques, notamment les troubles anxieux : l'anxieux vit dans la crainte quasi permanente de la survenue d’évènements défavorables, voire catastrophiques. L'anxieux social n'échappe pas à la règle ; il produit de nombreuses cognitions anticipatoire telles que "ça va mal se passer", "je ne serais pas à la hauteur", "ils vont me poser telle questions à laquelle je ne saurai pas répondre", "ils vont mal réagir" etc. p.94-95
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Mais l'anxiété ne s'arrête pas à la phase anticipatoire. Une fois en situation, le mode de pensée du sujet anxieux est très spécifique. Deux caractéristiques prédominent : une désorganisation des capacités de réflexion et d'analyse, et une hypervigilance inquiète vis-à-vis de l'environnement. Le moindre problème est amplifié ; un toute petit détail prend une importance démesurée. Un silence, un sourire alarment. [...] L'attention de l'anxieux peut aussi être dirigé non plus sur l’environnement externe, mais sur son corps et les possibles manifestations physique que nous avons décrites.
"Dans ces situations, je n'entends même plus ce que me dit l'autre... je ne vois même plus ce qui se passe autour de moi... je ne suis qu'à l'écoute de mon corps, de mon coeur qui bat, de mes mains qui cherchent à s'occuper intelligemment."
On pourrait alors penser qu'après avoir redouté longtemps à l'avance ce qu'il allait devoir affronter, et qu'après avoir vécu la situation de manière inconfortable, l'anxieux peut enfin souffler et se réjouir du fait que l'épreuve soit derrière lui! Hélas, il n'en est rien et le plus souvent... L'après-coup est lui aussi l'objet de cognitions négatives : le sujet revoir la situation en se concentrait sur les problèmes rencontrés (réels ou imaginaire), comme un sportif qui se repasserait inlassablement au magnétoscope le films des erreurs commises au cours d'un match.
"Je perds un temps fou à me demander ce que j'aurais dû dire, ou ne pas dire, ce que j'aurais pu faire ou ne pas faire... Je revois sans arrêt la scène et plus je la revois, plus je découvre de nouvelles erreurs, de nouveaux problèmes qui m'avaient échappé au premier abord..."
Cette rumination douloureuse des erreurs présumées est particulièrement néfaste puisqu'elle est partiale, comme un procès sans avocat de la défense! Il est rare que d'autres avis soient sollicités. Il n'est donc pas étonnant que les jugements qui tombent ensuite soient d'une grande sévérité, puisque rien n'est venu tempérer "je suis nul", "je ne suis vraiment pas à la hauteur", "je n'intéresserai jamais personne", etc. La vision négative de soi souvent préexistante aux problèmes d'anxiété sociale, se trouve ainsi à chaque fois renforcée par cette façon de percevoir les situation affrontées. p. 96-97-98
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