dimanche 14 avril 2013

Prévenir l'anxiété sociale chez les enfants

Voici deux petit extraits provenant de deux livres bien intéressant. Je les ai choisi puisque ceux-ci proposent quelques conseils visant à prévenir l'anxiété sociale chez les enfants.

Il faut savoir que l'anxiété sociale peut prendre origine dès l'enfance à cause notamment, du modèle éducatif des parents. Il y a plusieurs cause possible à la timidité qui s’entremêlent les unes aux autres pour expliquer un trouble d'anxiété sociale... Tel que l'aspect génétique, des évènements marquants (p.ex. être humilier devant une classe) ou encore, comme nous le disions, un modèle éducatif un peu trop "timide" adopter par les parents. 

***

Comme premier extrait,  voici celui du livre de Christophe André, La Peur des Autres  p. 190-191

Certains parents sont eux-mêmes inhibés, timides, anxieux sociaux. L'enfant adopte alors leurs comportements. D'autres impriment à leur famille un mode de vie spécifique : pas de contact avec l'extérieur, pas de visites d'amis, etc. L'enfant est donc peu familiarisé avec des interactions sociales variées.
Il y a aussi les parents qui présentent peu de manifestations observables d'anxiété sociale, mais qui transmettent à leurs enfants des règles de vie de nature à induire des troubles de ce type : par exemple en insistant sur les dangers qui peuvent venir des autres, sur la nécessité de faire attention à ce que pensent les autres, de ne pas les déranger, voire de se soumettre à eux pour éviter les problèmes. 

D'autres communiques selon un mode particulier : pas d'expression des émotions, pas de discutions autres que factuelles, etc. Enfin, bien sûr, il existe des modes pathologiques : éducation très sévère et dévalorisante, exigence de performance permanentes et parfaite... Comme le concluait tristement un de nos patients : "J'ai été timidifié par mes parents..."


Comme deuxième extrait, voici celui du livre d'Isabelle Nasare-Aga, Approcher les autres est-ce si difficile ? 

Le livre de Nasare-Aga étant très "terre-à terre", certains pourraient le trouver infantilisant ou simpliste. Mais il faut plutôt le voir dans cet optique : nous n'avons pas tous eu la chance - pour de multiples raisons - de développer certaines habiletés sociales concernant les relations sociales avec les autres. En ce sens, le livre  d'Isabelle Nasare-Aga peut être utile lorsque l'intuition  n'y est pas.

Concernant l' "extrait" ci-dessous, j'admets avoir tartiné un peu fort, mais je trouvais tout les passages fort intéressant ! Vous trouverez aussi un très bon résumé du livre sur ce joli blog.


Chapitre 8 : Savoir entretenir des amitiés - Cela commence dès l'enfance...

La socialisation constitue une étape primordiale et obligatoire pour le développement psychoaffectif (faisant partie du domaine psychosocial) de l'enfant. Les instituteurs y sont particulièrement attentifs. Il est du ressort de ces derniers et des parents de définir les codes, de les enseigner et de les faire appliquer aussi par l'entremise des limites à ne pas dépasser (ne pas frapper un autre enfant, prêter ses jouets, échanger et ne pas voler le jouet d'un autre, faire des activités ensemble, ranger ensemble, etc.) L'enfant apprend à respecter les codes de la vie en communauté. C'est ce qu'on appelle la socialisation, mais pas encore l’apprentissage de l'amitié. 
 Entretenir l'amitié s'apprend dès l'âge de la maternelle, vers cinq-six ans. À une condition : que les parents du jeune enfant connaissent bien eux-même les démarches d'entretien des amitiés !
[...]
Les parents doivent entrer en action. Responsables des dispositions prises pour une socialisation possible (en plaçant leur enfant à l'école, au milieu des autres enfants), [les parents] sont aussi responsable de l'aider à expérimenter l'amitié.  
Les premiers contacts avec les autres sont effectués à l'école ou lors d'activités. Lorsque les sentiments d'amitié sont présents après ces premiers contacts, il s'agit de passer à l'étape 2 - celle où l'on donne ses coordonnée afin de se voir à l'extérieur de l'école, du travail, du badminton, du cours de yoga... Or, comment un enfant de trois à six ans peut-il donner ses coordonnées ? N'ayant aucune autonomie et ne sachant ni lire ni écrire, l'enfant en appelle aux parent. 

Les amitiés se consolident en dehors d'une classe et de la cour de récréation. Les parents doivent donc se mobiliser concrètement pour inviter à l'extérieur de l'école (ou du club sportif ou de loisirs) les petits amis de leur enfant. 

Fêter son anniversaire est une excellente occasion (c'est intéressant à partir de quatre ans). Les parents ont certes la liste des prénoms favoris, mais il leur manque les noms de famille. Souvent même, ils ne rencontrent pas les autres parents à la sortie de l'école (ou du club). Ils peuvent chercher auprès de l'instituteur ou du directeur d'école, outre les noms de famille, les adresses (pour les cartons d’invitation) et les numéros de téléphone. Cela semble facile. La tâche est effectivement simple pour cette deuxième étape, mais qu'en est-il pour des parents timides ? [...] En dépit de la difficulté de certains parents à consentir cet effort, ils doivent le faire. N'est-ce pas une bonne motivation que d'accompagner son enfant sur les chemins de l'amitié ? Le parent timide et doté de peu d'amis n'a souvent pas eu la chance d'avoir lui-même des parent qui organisaient régulièrement des invitations d'enfant...

Un après-midi d'anniversaire s'organise très précieusement si on ne veut pas être vite déborder. Il existe d'ailleurs une recette : ne pas permettre aux autres parents de rester, interdire l'accès à la chambre et avoir préparer six jeux de 15 à 30 minutes à animer soi-même (ou par une animatrice professionnelle de goûters d'enfants si on en a les moyens (je l'ai été moi-même pendant six ans). Il nous faut anticiper la réaction bien normale de surexcitation de notre enfant (qui entraine les autres, bien sûr!). Pas de panique ! Pour lui, avoir la possibilité de rassembler des petits camarades autour de lui est extraordinaire. Cela le met à l'honneur et donc contribue à augmenter son assurance personnelle. Il ressent les premières excitations liées au plaisir de se sentir aimé et apprécié de ses semblables. Que ses petits amis soient venus revêt une signification affective (surtout à partir de sept ans), tout autant que pour un adulte qui invite d'autres adultes. 

Régulièrement, l'enfant doit avoir la possibilité d'entretenir ses relations amicales. Et ce, dès l'âge de six-sept ans. Les parents ont le pouvoir de le lui permettre ou d'y faire obstacle. Il n'est pas nécessaire d'organiser des fêtes regroupant 10 enfants tous les mois pour cela. Faire dormir un petit camarade à la maison, permettre à son enfant d'en faire autant chez les autres, faire venir l'un d'entre eux pour jouer à la maison, pour une sortie, pour des vacances, sont autant de moyens d'entretenir ses amitiés. 

Ne vous inquiétez pas si le "meilleur copain" change de tête selon les périodes; cela fait partie des choses courantes chez les enfants. Il n'est pas du devoir des parents d'interférer pour obliger leur progéniture à préserver ses anciennes amitiés. Votre enfant apprend à faire des choix et à renouveler son réseau. À priori, c'est un bon signe. Il est préférable qu'il ait plusieurs amis, ce qui montre sa capacité à se faire des contacts, plutôt qu'un seul et même ami depuis des lustres. 

En vacances, apprenons à l'enfant (selon son âge) à écrire quelques cartes postales, à prendre des photos pour les montrer à son retour, à acheter un petit souvenir à offrir à son meilleur ami qu'il choisira. Les parent gardent, bien entendu, un droit de véto s'ils savent que cet enfant ou cet adolescent leur rendra la vie trop difficile. 
[...]
Comme nous venons de le comprendre, l'influence de l'attitude parentale est considérable sur le développement des capacités sociales de leur enfant. Les parents démunis sur le plan amical n'encouragent pas leur progéniture à s'extérioriser et à lier à des inconnus. Ils ne pensent pas à l'importance de fêter les anniversaires en dehors du clan familial (et encore !), n'invitent pas d'autres enfants à la maison de peur de rencontrer les parents ou que ceux-ci jugent l'aspect de leur domicile, n'envoient pas leur enfant colonie ou en camp de vacances, craignant qu'il s'ennuie d'eux ou qu'il tombe sur un pédophile... Toutes ces raisons évoquées ne sont pas des caricatures. -Approcher les autres est-ce si difficile ?
[...]
Comme le concluait tristement un de nos patients : "J'ai été timidifié par mes parents..." -La Peur des Autres p.190

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire