lundi 20 mai 2013

Petite réflexion sur la confiance et les confidences

Je faisais cette réflexion l'autre jour, aussi avec une de mes amie psychologue, sur les confidences et la confiance dans une relation :

Lorsqu'on fait confiance a quelqu'un, cela veut généralement dire, quand on décide de lui raconter quelque chose : 

-Qu'il est capable de nous comprendre
-Qu'il est capable de ne pas nous juger
-Qu'il est capable de ne pas avoir de réaction dramatisante

***
Quelqu'un a décidé de nous faire confiance aujourd'hui et de se dévoilé quelque peu. Et cela malgré la peur possible d'un jugement (négatif) de la part de l'autre et de l’incompréhension, voire du rejet qui peut en découler.

Cette personne a décidée de nous confier un secret bien gardé : une relation difficile, une agression dans l'enfance, une virginité prolongée, une dépression actuelle ou surmontée, une mère alcoolique... Et nous avons décidé de ne pas le/la jugée.
 
À présent, est-ce que je peux raconter aux autres cette confidence ?

Pas vraiment, puisque cela briserais le lien de confiance qui s'est établis lorsque la personne a eu le courage de se confier à nous. Par contre, si cela est pertinent et utile, il peut être acceptable de raconter ce que l'autre nous a confier lorsque :

-L'on désire en discuter avec quelqu'un d'autre afin d'avoir son avis, de savoir ce qu'elle en pense : "J'ai une amie qui est en dépression, qu'est-ce que tu en penses ?"
-L'on désire utiliser cette "tranche de vie" pour faire prendre conscience à quelqu'un d'autre que sa situation est normale (de normaliser la situation), que ce n'est pas facile : "Tu sais, ce n'est pas facile de rencontré quelqu'un. J'ai une amie qui a eu 43 dates avant de trouver le bon !" ou encore : "je connais plusieurs de mes amies qui ont déjà vécue ceci ou cela...". 
À ce sujet, la psy que je suis allé voir pendant quelque temps a déjà utilisée (lorsqu'elle trouvait cela pertinent) plusieurs exemples d'autres patients qui étaient dans la même situation que moi, cela dans le but d'être plus convaincante. 

Bien sûr, pour conserver le lien de confiance, il faut conserver l'anonymat du confident grâce à des formulation du type : "j'ai un/une ami(e) qui...", "je connais quelqu'un qui..."

***

Dans le même ordre d'idée, Thomas Gordon a dressé une liste de douze obstacles à la communication dans son livre "Relations efficaces". Cette liste a été reprise par Pascale Reny dans son livre Savoir Communiquer Pour Mieux Aider que nous utilisons dans nos cours de communications en soins infirmiers.

Je trouve qu'un de ces obstacle à la communication, celui qui consiste à enquêter/questionner s'applique bien lorsqu'il s'agit de confidence :

Contrairement aux techniques de communication verbales qui visent à explorer un sujet en posant des questions [fermée/ouverte, hypothèse, recherche de précision, colombo], on se retrouve en présence d’un obstacle à la communication quand l’infirmière, au lieu d’être au service du client, tente d’assouvir sa propre curiosité en perdant de vue l’objectif thérapeutique de la relation.

« Vous avez été agressé sexuellement! Par qui ?! Où ?! Quand ?! Comment ?! » -Reny p.118

Ainsi, parfois faut-il se questionner lorsqu'on écoute l'autre nous faire une confidence :
Désire-t-on en savoir plus pour aider ou pour assouvir sa propre curiosité ?

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